Les femmes ont toujours tenu une place importante dans l’histoire. Et contrairement aux nombreux clichés, elles sont capables de travailler ensemble sans se crêper le chignon. Unies, elles sont capables de déplacer des montagnes. Je vous invite à découvrir cinq groupes de femmes qui ont marqué l’histoire.
Les Amazones
Le mythe des Amazones nous est parvenu grâce aux historiens grecs tels que Hérodote et grâce aux légendes des héros grecs. Le terme d’amazone est passé à la postérité pour désigner des femmes guerrières. Si les Amazones ont été créées et fantasmés, elles ont toutefois été inspirées par des guerrières qui ont réellement existé.
Autrefois, les Grecs étaient fascinés par des peuples vivant dans les steppes d’Asie centrale, principalement les Scythes, les Sarmates, ainsi que les Massagètes, dont la reine Tomyris s’est illustrée en mettant fin au règne de Cyrus le Grand, le roi des perses. Leurs sociétés étaient égalitaires, en raison des conditions climatiques difficiles. Les femmes pratiquaient ainsi les mêmes activités que les hommes. Elles montaient à cheval, allaient à la chasse et allaient combattre aux côtés des hommes. À leurs morts, elles étaient enterrées avec leurs armes. Pour ce faire, elles n’avaient nul besoin de couper un de leurs seins pour tirer à l’arc.
Contrairement aux Amazones des légendes grecs, les guerrières des steppes d’Asie ne détestaient pas les hommes. Ceux-ci n’étaient nullement des citoyens de seconde zone, mais faisaient intégralement partie de la société. Elles n’abandonnaient pas non plus leurs enfants mâles.
Autant, elles ont fasciné les Grecs anciens, à cause de leur culture non patriarcale, autant elles continuent de nous fasciner à notre époque. Elles tiennent ainsi une place importante dans la Pop culture , notamment via le personnage de Wonder Woman qui est une amazone.

Les mino ( XVII – XIX ème siècle )
Le terme Mino signifie » nos mères » en langue fon. Ces guerrières d’élite formaient la garde rapprochée du roi du Dahomey ( l’actuel Bénin ). Elles sont surtout connues sous le terme « d’Amazones du Dahomey« , en référence aux guerrières mythiques de l’antiquité. C’est ainsi qu’elles ont été désignées par les colons occidentaux qui ont loué leur audace et leur courage.
Les Mino ont été créées au XVII ème siècle par Aho Houegbadja, troisième roi du Dahomey. À l’époque, elles ne formaient qu’un corps de chasseurs d’éléphants appelé gbeto. C’est au XVIII ème siècle qu’elles furent structurées et incorporées à l’armée par la reine Tasi Hangbè. Celle-ci est aussi connue pour avoir pris la tête de ses troupes, en temps de guerre, travestie en homme. Leur importance augmente pendant le règne du roi Ghézo au XIX ème siècle. Elles représentaient alors le tiers de l’armée du Dahomey.
La plupart des Mino étaient enrôlées de force. Toutefois, certaines le devenaient volontairement. Après leur recrutement, elles suivaient un entraînement intensif, puis intégraient l’armée. Elles pouvaient occuper même des postes d’officier.
Les Mino jouissent encore d’un grand rayonnement au Bénin et ont inspiré plusieurs personnages de la Pop culture. Elles ont notamment inspiré les Dora Milaje, les gardes du corps du roi du Wakanda dans le film Black Panther. Par ailleurs, leur légende est mise à l’honneur dans le film The Woman King.

Les Suffragistes ( 1897-1928 )
Les suffragettes sont des militantes de la Women’s Social and Political Union, un organisme créé en 1903, destiné à revendiquer le droit de vote des femmes aux Royaume-Uni. Par extension, ce terme désigne les militantes du droit de vote des femmes dans le monde anglo-saxon. La lutte pour le droit de vote des femmes au Royaume-Uni est antérieure. Il a débuté en 1897 avec la création de la National Union of Women’s Suffrage Societies par Millicent Fawcett. Aujourd’hui, les spécialistes optent plutôt pour le terme de Suffragiste plutôt que Suffragette, parce que ce dernier a une connotation négative à cause du suffixe » -ette » qui visait à minorer les militantes.
Si les deux mouvements sont féministes. Ils se distinguent toutefois par leurs modes d’action. À l’inverse des Suffragistes qui menaient des actions non violentes, comme le fait de s’attacher aux portes, les Suffragettes furent plus radicales et menèrent des actions violentes comme des incendies.
Quels que soient leurs modes d’action, les différents mouvements Suffragistes avaient un but commun, celui d’élargir le droit de vote aux femmes, et ce quels que soient leurs rangs socials. Elles finirent par obtenir gain de cause en 1928 par l’alignement des conditions de vote des femmes sur celles des hommes au Royaume-Uni. D’autres pays suivirent le mouvement et accordèrent aux femmes le droit de vote.
Cette révolution fut un grand bond en avant pour les droits des femmes et permis l’obtention d’autres droits. C’est grâce à ces femmes et à d’autres militantes qu’à travers le monde, les femmes peuvent voter. Malgré tout, plusieurs pays restreignent toujours les femmes tels que l’Arabie Saoudite. Au Vatican, elles n’ont tout simplement pas le droit de voter.

Les moudjahidates ( 1954-1962 )
Les moudjahidates sont des femmes qui ont lutté, au même titre que les hommes, nommés moudjahidines, pour l’indépendance de l’Algérie, pendant la guerre d’Algérie. Dès le début de la guerre, elles se sont engagées auprès du Front de libération nationale ( FLN ) et de Armée de libération nationale ( ALN ).
Selon leurs rôles, les moudjahidates étaient subdivisées en plusieurs catégories :
- Les maquisardes : leur rôle principal était d’héberger les maquisards. Elles s’occuaient de leurs linges et des repas, et effaçaient leurs traces.
- Les fidayates : ce sont les poseuses de bombe. Selon Djamila Amrane-Minne, une célèbre moudjahidate, fidayate, nom pluriel féminin de « fidaï », signifie « celui qui a accepté de donner sa vie par idéal / partisan chargé d’exécuter les attentats ». Leur rôle était crucial puisqu’elles étaient moins soupçonnées. Elles avaient ainsi plus de facilité à se déplacer et à aller poser des bombes. Elles se sont servies de leurs vêtements traditionnels, le haïk, pour transporter des armes.
- Les moussebilates : Elles constituaient le gros des moudjahidates. C’était principalement des femmes au foyer qui s’occupaient de la logistique. Elles travaillaient comme agents de liaison, collectrices de fonds et d’objets divers, infirmières, secrétaires, couturières, agents de renseignements et propagandistes. Elles accueillaient aussi les moudjahidines et les cachaient en cas de besoin dans leurs maisons et ravitaillaient les troupes.
- Les moudjahidates européennes : certaines françaises combattaient le système colonial français et prônaient l’indépendance de l’Algérie.
Les moudjahidates ont dû faire face aux préjugés et aux patriarcat traditionnel de la part des combattants masculins, qui n’ont pas reconnu officiellement leur participation à l’effort de guerre. Pourtant, elles non plus n’ont pas été épargnées par les militaires français. Certaines ont été arrêtées, torturées et violées. Il aura fallu attendre le 5 avril 1997 pour que certaines reçoivent, essentiellement à titre posthume, l’ordre du Mérite National.

Les Nana Benz ( 1940 – 1960 )
Elles-mêmes le ne forment pas réellement un groupe uni. Je dirais qu’elles étaient des femmes d’affaires, spécialisées dans le négoce du Wax hollandais. Elles doivent leur surnom au dénominatif » nana » qui veut communément dire » mère » ou » grand-mère » en langue Gen, mais qui dans ce cas exprimait une marque de respect en raison de leur rang social. L’adjectif Benz leur a été donné à cause de leur voiture de prédilection : la Mercedes-Benz.
Beaucoup de nanas Benz étaient analphabètes. Malgré tout, elles se révélèrent efficaces en affaires, devenant ainsi les premières femmes millionnaires, voire milliardaires d’Afrique. Les nanas Benz marquèrent aussi leur société sur le plan culturel en nommant les motifs des pagnes, créant ainsi un moyen de communication et de revendications pour les femmes. Elles vendaient ainsi les pagnes « tu sors je sors » et encore « ton pied mon pied », signifiant que les femmes étaient aussi capables d’aller voir ailleurs.
Leur déclin est dû à l’importation massive des contrefaçons chinois du Wax sur le marché africain. Heureusement, leurs petites filles ont repris le flambeau et ont réinventé le marché du Wax. On les surnommé les « Nanettes ».

Malgré leurs rôles importants dans l’histoire, les femmes sont toujours soumises au plafond de verre de la reconnaissance historique.
Bonjour, un très beau billet bien documenté Merci. Bonne journée Amitiés MTH
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Merci beaucoup. Bonne journée à toi aussi.
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A reblogué ceci sur Marie des vigneset a ajouté:
J’ai bien aimé ce billet,très bien documenté aussi je le partage avec vous, bonne matinée ici sous la pluie, de la vraie pluie , celle dont on a besoin; MTH
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Merci beaucoup Marie. Tu n’imagines pas à quel point tu m’as fait plaisir.
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