What I am est l’un des films qui m’ont le plus marquée. Il aborde des thématiques fortes comme le harcèlement scolaire et la tolérance. À vrai dire, j’avais oublié jusqu’au titre du film et les noms des personnages. Par contre, l’intrigue résonne encore en moi grâce à une citation que je trouve particulièrement belle :
Tolérance + dignité humaine = paix
Cette équation, que l’on pourrait trouver un peu simpliste, dépeint parfaitement les thèmes de l’intrigue. Elle est carrément devenue l’emblème du film. Elle est énoncée par M. Simon, le professeur qui sera par la suite accusé d’homosexualité et contraint de quitter la ville. Grâce à elle, celui-ci avait gagné un concours qui proposait de définir la paix en moins de 25 mots.
M. Simon transmit cette équation en classe lorsque l’une de ses élèves fut brutalisée par un autre. La brièveté de cette citation est ce qui la rend aussi transcendante par rapport au message édifiant qu’elle transmet. Cela explique sans doute pourquoi je ne l’ai pas oubliée alors que j’avais zappé beaucoup d’éléments du film.
Pour bien comprendre pourquoi les éléments de cette équation s’emboîtent aussi bien, il convient d’abord de comprendre leurs définitions. D’après le Larousse :
La tolérance est une attitude de quelqu’un qui admet chez les autres des manières de penser et de vivre différentes des siennes propres.
La dignité est le respect que mérite quelqu’un ou quelque chose.
La paix est l’état de concorde, d’accord entre les citoyens, les groupes sociaux ; l’absence de luttes sociales, de troubles sociaux.
Être tolérant, c’est donc accepter une personne dans toute sa différence sans jugement et lui accorder sa dignité revient tout simplement à la respecter. Lorsque deux personnes sont en accord avec ces deux principes, elles ne peuvent qu’être en paix.
L’intolérance, au contraire, est source de conflits. La plupart des massacres de l’histoire sont dus à une totale incompréhension et à l’incapacité de reconnaître une culture différente en tant que semblable. La Shoah, le génocide rwandais et la persécution des Rohingyas sont des exemples parmi tant d’autres.
Toutefois, je trouve qu’un élément manque à cette équation : le désintéressement. En effet, la cupidité est le principal moteur des guerres car si elle appauvrit le peuple, elle enrichit ses instigateurs qui peuvent ainsi s’adonner au pillage. Le seul remède à cette fièvre est la grande d’âme qui donne la force de ne pas succomber à l’attrait du gain.
La cupidité et l’intolérance peuvent s’intriquer et s’alimenter l’une l’autre. Pour justifier une agression gratuite, dans le but de s’enrichir, les différences sont souvent pointées du doigt, pour mieux déshumaniser les victimes et justifier les pires exactions. La même méthode fut utilisée pour légaliser le commerce triangulaire. Les hommes noirs furent alors qualifiés de « sous-hommes » pour oblitérer le traitement dégradant exercé sur des êtres humains. Malheureusement, cette croyance s’est développée, tel un cancer, et subsiste toujours dans beaucoup de milieux.
À l’équation Tolérance + dignité humaine = paix, j’opterais pour Tolérance + dignité humaine + grandeur d’âme = paix.

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